L’évolution des consoles portables : des années 80 à 90
L’évolution des consoles portables des années 80 à 90
Durant les années 1970 et 1980, plusieurs entreprises, dont Coleco et Milton Bradley, ont conçu des jeux électroniques portables. Certains de ces jeux pouvaient être pris en main, tandis que d’autres nécessitaient un pour être posé. De nos jours, ces machines ne sont pas réellement considérées comme des consoles portables, car elles ne proposaient qu’un seul jeu, celui incorporé dans la machine elle-même.
On considère que la Microvision de Milton Bradley, sortie en 1979, a été la véritable première console de jeux vidéo portable avec des cartouches de jeu échangeables. Puis, en 1982, la LCD Solarpower de Bandai est la toute première console de jeu alimentée par photovoltaïsme. Certains de ses jeux, comme le jeu d’horreur Terror House, utilisent deux dalles LCD empilées pour créer un effet primitif de 3D relief.
Ensuite, en 1983, la Tomytronic 3D de Takara Tomy simule un effet similaire en juxtaposant deux dalles LCD éclairées par l’extérieur, à travers une fenêtre située sur le haut de la console, faisant d’elle le premier système 3D domestique dédié.
En 1989, l’Atari Lynx fut la seule console portable d’Atari et la première portable avec un écran LCD couleur. Cette année-là, la Nintendo Game Boy, une console monochrome, a également été lancée. Nintendo est souvent vue comme la firme qui a popularisé ce type de console.
Par la suite, la Game Gear, lancée en 1990 par Sega, était l’une des premières consoles portables à offrir des graphismes en couleur, marquant un tournant significatif dans l’évolution des consoles portables durant les années 90. En effet, Sega sort la Game Gear pour concurrencer la Game Boy, sortie un an plus tôt. Comportant un écran couleur rétroéclairé, la Game Gear se distingue par sa taille imposante.
Enfin, le Turbo Express, sorti en 1990 par NEC, était une autre console portable emblématique, capable de reproduire des jeux de la PC Engine, ce qui était révolutionnaire pour l’époque. Ces consoles ont posé les bases des futures générations de jeux vidéo portables, intégrant des fonctionnalités avancées et des graphismes améliorés.
La Game Boy et la Game Gear : duel de géants en 1990
La Game Boy et la Game Gear, deux géants de l’ère des consoles portables, se distinguent nettement en 1990.
- Game Boy :
- La Game Boy, lancée par Nintendo en 1989, est souvent critiquée pour ses graphismes jugés mauvais et réduits.
- Il était difficile de jouer sans incliner l’écran pour voir la lumière.
- Elle était perçue comme un jouet pour enfants, considéré comme une nouveauté et non comme un système de jeu sérieux.
- Malgré cela, elle possédait une meilleure bibliothèque de jeux et une variété plus étendue, contribuant à sa domination sur le marché des consoles portables.
- La nécessité d’utiliser le Game Boy Player pour jouer sur télévision était un autre handicap.
- Game Gear :
- La Game Gear, lancée plus d’un an après la Game Boy, était considérée comme technologiquement supérieure.
- Elle avait un écran rétroéclairé en couleur, un format paysage et un processeur Z80 plus puissant.
- Positionnée par Sega comme un appareil portable avancé, elle a clairement impressionné par ses capacités.
- Cependant, elle avait des inconvénients notables : nécessitant six piles AA, son autonomie ne durait que deux à trois heures, contre dix à quatorze heures pour la Game Boy qui n’en nécessitait que quatre.
- Au total, la Game Gear a vendu environ 11 millions d’unités dans le monde.
En résumé, la Game Boy a dominé grâce à sa bibliothèque de jeux, tandis que la Game Gear se distinguait par ses caractéristiques techniques supérieures, mais avec des inconvénients en termes d’autonomie.
Quelles étaient les premières consoles portables à couleurs ?
Les débuts des consoles portables ont été marqués par plusieurs modèles clés :
- Game & Watch de Nintendo : Lancement en 1980. Consoles portables « mono-jeu ». Intègrent directement un jeu dans un format compact.
- Game Boy de Nintendo : Considérée comme la première vraie console portable. Sortie en 1989 avec Tetris et uniquement en coloris gris à son lancement. En 1995, de nouvelles coques de plusieurs couleurs sont proposées : noir, rouge, vert, bleu, blanc et jaune… ainsi que transparente.
- Lynx d’Atari : Lancée en 1989, elle possédait un écran en couleur et rétroéclairé. C’était la première portable avec un écran LCD couleur.
- Game Gear de Sega : Lancée en 1990, elle visait à concurrencer la Game Boy. Elle offrait un écran rétroéclairé capable de restituer 4096 couleurs différentes. Cependant, la console n’a pas eu le succès escompté à cause de sa faible autonomie et de son prix élevé.
- Game Boy Color de Nintendo : Lancée en 1998, elle est le successeur de la Game Boy. Capable de travailler en couleurs, elle est plus rapide et améliore la gestion des jeux, colorisant automatiquement des titres phares de son catalogue.
La Microvision : L’ancêtre des consoles portables
Microvision : L’ancêtre des consoles portables
Le Microvision (aka Milton Bradley Microvision) est la première console de jeu portable ayant utilisé des cartouches interchangeables. Cela a permis une reprogrammabilité. Il a été lancé par la Milton Bradley Company en novembre 1979 pour un prix de détail de 49,99 dollars, équivalent à 212,00 dollars en 2023. La combinaison de portabilité et d’un système basé sur des cartouches a conduit à un succès modéré. En effet, la console a rapporté 15 millions de dollars de recettes la première année de son lancement. Cependant, très peu de cartouches, un petit écran et un manque de soutien des grandes entreprises de jeux vidéo ont conduit à sa disparition en 1981.
Selon Satoru Okada, ancien responsable du département R&D de Nintendo, le Microvision a donné naissance au Game Boy, successeur du Game & Watch.
Le Microvision se distinguait par le fait qu’il ne contenait pas de processeur intégré. Chaque jeu incluait son propre processeur dans la cartouche amovible, ce qui signifiait que la console elle-même se composait essentiellement des commandes, d’un panneau LCD et d’un contrôleur LCD. Les premiers jeux étaient programmés avec des processeurs Intel 8021 et TMS1100. Cependant, en raison de problèmes d’approvisionnement, Milton Bradley est é à l’utilisation exclusive des TMS1100, qui offraient plus de mémoire et une consommation d’énergie plus faible.
En 1979, alors que les smartphones n’étaient que de la science-fiction, Milton Bradley a lancé la Microvision. Il s’agit du premier système de jeu vidéo portable commercialement réussi qui a changé à jamais le paysage du jeu. Avec un prix de 49,95 $ (équivalent à environ 170 $ aujourd’hui), la Microvision a marqué le début d’une révolution du jeu portable.
Imaginez un écran LCD monochrome de 2 pouces avec une résolution impressionnante de 16 pixels. Bien que cela puisse sembler modeste aujourd’hui, ces 16 pixels offraient à l’époque une porte d’entrée vers des aventures captivantes et un plaisir inégalé. De plus, la Microvision a révolutionné l’industrie du jeu avec ses cartouches interchangeables, permettant aux joueurs de changer de jeu avec facilité.
La bibliothèque de jeux de la Microvision, bien que petite, comprenait des titres mémorables comme ‘Block Buster’, ‘Alien Raiders’ et ‘Super Block Buster’. Ces jeux ont offert une expérience qui a marqué les esprits et a contribué à jeter les bases des jeux portables que nous connaissons et aimons aujourd’hui.
Cependant, les unités et cartouches Microvision sont désormais rares. Celles qui existent encore sont sujettes à trois problèmes principaux : le “screen rot”, les dommages ESD et la destruction du clavier. Le “screen rot” est causé par un processus de fabrication primitif, entraînant des fuites de cristaux liquides. Les dommages ESD proviennent d’un manque de protection dans les unités anciennes, rendant les microprocesseurs sensibles aux décharges électrostatiques. Enfin, la destruction du clavier découle d’un design qui a conduit à l’usure prématurée des boutons en raison du matériel utilisé.
En résumé, la Microvision a finalement disparu dans l’obscurité du jeu, mais son héritage des années disco perdure. Ce petit pionnier a ouvert la voie aux jeux portables que nous aimons aujourd’hui.
Impact des consoles portables sur l’industrie du jeu vidéo dans les années 90
Les années 90 représentent une époque emblématique pour les jeux vidéo, marquée par l’émergence de consoles portables qui ont révolutionné la manière dont les joueurs interagissent avec leurs jeux. Ces dispositifs compacts et pratiques ont réussi à capturer l’imagination de millions de joueurs à travers le monde.
Alors que la plupart des joueurs étaient habitués à jouer sur des consoles de salon, cette décennie a vu l’émergence d’appareils qui permettaient de jouer à des jeux vidéo où qu’on soit. Ces consoles portables ont non seulement révolutionné la manière dont les jeux étaient consommés, mais elles ont également laissé une empreinte indélébile dans la mémoire des joueurs.
Le succès du Game Boy a été phénoménal. En à peine quelques années, Nintendo a vendu des millions d’unités à travers le monde. Sa portabilité, sa durabilité et son autonomie impressionnante ont séduit les joueurs de tous âges. Des titres emblématiques comme “Tetris” et “Pokémon” ont fait de la Game Boy un incontournable. L’impact de ces jeux a contribué à établir une nouvelle norme pour les jeux portables, transformant la manière dont les joueurs interagissent avec les jeux vidéo.
Les consoles portables des années 90 ont joué un rôle crucial dans la création d’une communauté de joueurs. Leur portabilité a permis aux joueurs de se rassembler dans des endroits tels que les parcs, les transports en commun et les écoles. Cela a permis de partager leur ion pour le jeu. Les échanges de jeux, les compétitions et les discussions autour des différents titres ont contribué à forger des amitiés durables.
À la fin des années 90, la montée en puissance des téléphones mobiles a commencé à poser un défi aux consoles portables. Les jeux sur mobile, bien que limités, ont commencé à séduire un public plus large grâce à leur accessibilité. Cela a ouvert la voie à une nouvelle ère de jeux, où les joueurs pouvaient désormais jouer à des jeux simples sur leur téléphone sans avoir besoin d’une console dédiée.
Dans les années 1990, l’industrie du jeu vidéo a connu une véritable révolution avec l’avènement des jeux en 3D et des consoles de salon. Cette décennie a marqué un tournant majeur dans l’évolution des jeux vidéo. L’essor des consoles portables a été essentiel pour attirer un public plus large.
La guerre des consoles du début des années 90 entre Sega et Nintendo a été plus éclairée que presque tout ce qui concerne les jeux. Cependant, il y avait une autre révolution avec l’arrivée des consoles portables, qui ont permis de populariser le jeu vidéo en dehors des salons.
Pour conclure, les consoles portables des années 90 ont marqué un tournant dans l’industrie du jeu vidéo. Leur impact va bien au-delà des ventes et des chiffres ; elles ont redéfini la manière dont les joueurs interagissent avec les jeux, créant des communautés et des souvenirs inoubliables.
